Chronique d’un Dimanche

à l’expo Renaud

   

J’ai attendu le 7 Novembre, le dernier jour pour me rendre à Paname pour enfin aller visiter Renaud Putain d’expo !

L’arrivée à la Cité de la musique indique la couleur, comme nous l’avons vu des centaines de fois depuis le début de l’expo en photo, des immenses jambes arquées se dressent au-dessus de l’immense porte d’entrée … en vrai c’est impressionnant …

Etant en avance sur le créneau horaire, je me pose pas loin pour fumer une clope, bouffer un « sandwich Sncf » payé un bras dans la rue d’à côté, les joies parisiennes il parait !

J’observe les gens rentrer … 

Il est très facile de distinguer les personnes qui vont à l’expo Renaud car ils passent tous par le selfie devant la porte aux jambes arquées. De la même manière pour ceux qui sortent ils ont tous ou presque la panoplie en vente dans la boutique: livres, poster, et le fameux sac conçu pour l’évènement …

Mon heure approche et je rentre dans ce bel édifice consacré à la musique, je passe les barrières de sécurités et sécurités sanitaires sans encombre ce qui est déjà pas mal pour un début.

J’avance vers la billetterie pour récupérer mes places mises de coté par David …

Pas de places ! misère ! …

Les personnes au guichet très sympathique ne te laissent pas avec une réponse négative , ils se renseignent et quelques minutes plus tard le responsable de l’expo qui m’attendait arrive pour m’accompagner dans la salle Renaud, comme cela avait été convenu avec David m’a-t-il dit !

Me voici devant l’antre du Renard, un monde que je connais particulièrement bien mais qui va me surprendre quand même  .

Je débute la visite seul, casque sur les oreilles avec Renaud en fond sonore au gré des numéros d’écoutes affichés sur le parcours . Je fais un premier tour de piste en survolant l’ensemble afin de m’imprégner des lieux. Très rapidement je bloque sur les manuscrits originaux. Il faut avouer qu’avoir les objets en face de soi a une saveur particulière. Prendre le temps de décrypter les pattes de mouche de Chanson pour Pierrot, le Déserteur, Crève salope, Marche à l’ombre, Deuxième génération, Banlieue rouge (écrite en rouge), Putain de camion, Malone (avec sur la droite de la feuille une liste de rime en « one ») …

Lire le texte de Dans l’dos,  la première version qui donnera Morgane de toi … 

Découvrir « la marseillaise de les enfants » :

 …Avec cette mention : « respectez les fautes S.V.P »

« Quand tous les hommes de le monde

Ensemble se rassembleront

Pour terrasser la bête immonde :

Le travail qui use et qui rompt !

Le travail qui use et qui rompt !

Alors les femmes et les hommes,

Les enfants, les chats et les chiens,

Pourront piquer un petit somme

Sans l’angoisse de les lendemains ….

Plus jamais au charbon

Nous n’nous en allerons

Rêvons du monde

Sans opprimation

Que nous bâtisserons !!!! »

Un début de la suite de la suite de Gérard Lambert « le retour de la vengeance de Gérard Lambert »

Des lettres à Tonton pour la libération de Carvalho, pour son opposition à la tenue du G7 au moment du bicentenaire de la révolution française. Des tribunes au Monde pour le G7 ou  le comité de soutien à Ingrid Betancourt . Des dessins, des caricatures faites en salle de rédactions de Charlie Hebdo avec l’espoir de les voir dans l’hebdomadaire et ce petit bijou qu’est la lettre d’Olivier Séchan à son fils (jamais envoyée) retrouvé par David dans les archives de Solange après son décès …

Il est impossible de passer à côté du fameux cuir « J'ai écrit ton nom avec des clous dorés

Un par un, plantés dans le cuir de mon blouson dans l'dos » , de la place de ma mob avec la Motobécane bleue directement importée du passé en passant de L’Isle sur la Sorgue à Paname, de la lampe de mineur offerte par Oscar « qu’y venait du pays où habite la pluie » à son petit fils ou encore de la machine à écrire d’Olivier, des coco boer et autres mistral gagnants d’un temps d’enfance "douce comme le miel" pour Renaud. 

Tous ses superbes objets sont entourés de photos et vidéos d’archives, dans un décor splendide qui te permet de parcourir toute une vie artistique et humaine durant la visite .

Il est l’heure de faire une pause clope et d’attendre l’arrivée de David ! Comme à mon arrivée j’observe le même rituel du selfie devant les jambes arquées.

David, accompagné de Sophie et quelques membres de la famille, me propose une seconde visite avec un guide de choix, lui-même !

Cette expo que je venais de faire prend une autre dimension !

Les explications, les anecdotes, les commentaires, les regards sur les pièces exposées de David et Sophie te plongent dans un autre univers, celui de leur vécu familial ! C’est exceptionnel ! Tout d’abord l’album de famille : en quelques photos, tu comprends tout du milieu et de l’ambiance dans lesquelles ont été bercés les enfants Séchan: le côté littéraire et protestant du père, le côté ouvrier, mineur, syndiqué et politisé de la mère. Puis, tournées par Olivier, les archives vidéos en super 8 de Renaud et David nourrissons jusqu’à leurs premiers pas, avec pour terminer Renaud filmé de dos sortant du poulailler… avec déjà les jambes arquées qui feront sa légende ! Et aussi, pourquoi le choix de Renaud s’est porté sur telle ou telle des trois photos proposées par David pour l’album Morgane de toi. Ou encore, un autre moment savoureux: regarder le clip de Morgane de toi avec les commentaires de David. C’est à mourir de rire : tout le monde sait que Gainsbourg avait un scenario qui tenait sur le dos d’un ticket de métro, et qu’à chaque scène il improvisait. Exemples : - Renaud, tu vas vers la mer puis tu remontes vers la berge. - Tiens un tracteur, monte dedans je fais des tours avec la caméra. - Tiens un cheval, Bambou tu te fous à poil et tu passes derrière Renaud. - Tiens un groupe d’écoliers, récupère des gosses, fous-les à poil et fais les courir ! - Tiens de la végétation, prends de l’essence, fous le feu à la dune, et Renaud tu passes au milieu. - Oh un radeau, on va te filmer dessus avec un zodiac, puis l’hélico… Pareil pour les gosses …. Ces anecdotes sont connues, mais un commentaire en direct durant le clip c’est énorme !

Adieu l’expo, Avec une pointe de tristesse quand même en ce dernier jour en apprenant que les décors risques fort d’être détruits car le démontage pour stockage coute deux bras et une jambe, et qu'il est très compliqué de trouver un lieu de stockage dans le coin.

C’est aujourd’hui que tout se décide pour la suite ou non de l’expo dans cette forme …

Voilà, j’ai quitté l’expo, pris le métro, quitté David à Bastille après une demi heure de discussions sur Renaud, l’expo, la gestion de la page Facebook , Marion et quelques autres sujets  puis le train pour rentrer chez moi !

C’était une belle journée

Dim . Dim

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