Bon Ton d'Enfer
Comment se fâcher avec tout le monde ?  Dire tout le mal qu'on pense de "Boucan D'Enfer", album de Renaud,

Au milieu d'un concert d'éloges sans céder à la caricature.

En dix-sept raisons tenant de la mauvaise foi raisonnée.

 par Didier Smal

 

 N.B:Cet article faisait partie d'une série avortée: La mauvaise foi instantanée !

 

1° Tout le monde aime Renaud et le lui fait savoir. Cette seule unanimité interroge la valeur de son discours. Mis à part "Libération" qui le qualifie de "populiste", faisant écho à la chronique de "Hexagone 2001" publiée ici en mai 2001, tout le monde s'accorde sur la qualité de ce nouvel album et ne trouve rien à y redire. C'est ce que nous allons voir.

 

Renaud, comme tout mauvais chanteur français, se place sous l'égide de talents certifiés. Par l'implicite, c'est la proclamation de l'équivalence existant entre lui et Serge Gainsbourg ("Docteur Renaud, Mister Renard"), Charles Aznavour ("Petit Pédé") et la pléthore aussi talentueuse que morte siégeant dans "Mon Bistrot Préféré" : l'énumération de cette joyeuse compagnie commence avec "des poètes, le Prince" et se conclut par Maurice Ronet ; elle comprend aussi Maupassant, Desproges, Ferré, Lapointe, Vian, Prévert, pour n'en citer que six. Si Renaud possède un talent équivalent à celui invoqué par cette liste, j'arrête de lire : je n'ai rien compris à la littérature.

 

3° Par ailleurs, cette liste présente un intérêt en creux, une absence remarquable. Sa composition est franco-française sans nulle faille, à Brel près. Le Panthéon de Renaud Séchan s'arrête aux frontières d'un Hexagone qu'il eut bon ton de conchier et qui le lui rendit par une gloire frelatée de chantre du peuple. Il serait aisé de faire ici un procès d'intention nationaliste ; je laisse ça à d'autres si le cœur leur en dit. Je me cantonne juste à faire remarquer la superficie réduite sur laquelle s'ébat l'imaginaire de Renaud, dont l'ouverture d'esprit n'est, pourtant et à en croire ses thuriféraires, plus à vanter.

 

4° Dans cette liste, on remarque aussi l'absence d'une francophonie éructante. Renaud, quoi qu'il en dise, prône le culturellement correct. Pourquoi Frédéric Dard et pas Céline ? Pourquoi Villon et pas Rabelais ? Pourquoi une langue qui s'amuse d'elle mais ne s'oppose pas à la doxa dominante ? Le Panthéon de Renaud, par sa réduction, est témoin de la qualité française -- rien d'autre. Certes, je m'aperçois que lui et moi partageons un intérêt pour certains auteurs, mais sachant son attachement à la rime et au vers, j'ai des soupçons quant à la réalité de son goût : choisir un nom pour son nombre de syllabes ou sa sonorité finale est une solution ; et au fond, qui se préoccupe de la pertinence sémantique ou idéologique de ce choix ? Ou alors, "Mon Bistrot Préféré" n'est qu'un catalogue de lecture bon ton. comme écouter Renaud est de bon ton, d'ailleurs.

 

Renaud aime de manière inconditionnelle la rime, le beau vers qui tient la route tout seul, qui se mémorise avec aisance. C'est une caractéristique rencontrée aussi chez Brassens, mais à une différence près : la surprise. Chez Brassens, une rime peut surprendre, un vers peut décontenancer. Pas de ça chez Renaud (NdVF : Poil au dos !) : "Renaud a choisi la guitare / Et la poésie et les mots / Comme des armes un peu dérisoires / Pour fustiger tous les blaireaux " (NdVF : Qui nous racontent des bobards / Et nous mènent en bateau / Qui est pas le Submarine Yellow / Mais plutôt le Titanic Boulevard / Ils nous lessivent le ciboulot / Avec des Académies de Stars / Où y a pas un pétard / Pour pousser des trémolos / Mollo ! Vas-y mollo ! / Tu verras plus tard / Nous lance çui à la barre / Avant de se sauver seul dans le canot / Ils nous font croire / Que le bonheur c'est le show / Ils nous prennent pour des agneaux / Qu'on emmène à l'abattoir / Métro boulot dodo / Et demain ça redémarre / Et à l'arrivée on sera marteau / Sans personne pour venir nous voir / Sucés jusqu'à l'os / Avant de finir au mouroir / Exploités par les dirlos / Puis à l'hospice défouloirs / C'est ça ou clodo / L'esclavage ou le nulle part / Y en a plein le dos / Yen a marre / De ces salauds, ces connards, / On démontera leur propos / Pour vivre sans fard / Dans un monde nouveau / On leur fera la peau / Et on prendra le pouvoir / De leur discours y en a marre / Et plus qu'assez / Homard / Et crustacé ...) ; c'est lui qui le dit. Donc : la poésie avant les mots. Donc : "fustiger" comme seul objectif. Donc : les mots, grands perdants. Renaud écrit pour faire passer un message avant toute chose ; généralement, ça fait des textes faciles à retenir (d'ailleurs, les hymnes nationaux sont écrits sur ce mode), mais de la bien piètre poésie. Renaud, bon à la rime, faible avec les mots en tant que matériau puissant par lui-même, n'échappe pas à la règle.

 

6° La grande affaire de Renaud, c'est le message. Une découpe du monde entre bon et mauvais, qu'il va se charger de nommer pour l'auditeur. Depuis son premier album, c'est un jeu de massacre sans même rire, le Ying et le Yang mais qui jamais ne s'interpénètrent. Le con est con, Renaud est Renaud. Quand il se lance dans le nuancier ("Petit Pédé", "Manhattan-Kaboul", "Corsic'Armes"), il est gauche et ne peut s'empêcher de quand même poser un jugement : le cliché a bon dos, et Renaud en use et abuse, démolissant par ce système ses bonnes intentions. Un Corse se doit de prendre les armes, un New-Yorkais prend de la coke et un pédé prend le chemin des backrooms, c'est ainsi et pas autrement. Du coup, on sent chez Renaud une distanciation : il veut faire gentil, mais éprouve une grande difficulté à éprouver une véritable empathie pour l'Autre. Normal pour quelqu'un dont la morale existentielle se résume à "pour vivre heureux je vis caché (...) loin de ce monde de ringards". On est très loin de l'élégance virulente de Ferré, Brel ou Brassens.

 

7° Sur un mode plus léger, on ne peut que sourire du duo avec Axelle Red. On est en droit d'imaginer Renaud feuilletant un rapport des ventes chez Virgin France et tombant en arrêt sur le nom qui, dans l'ordre alphabétique et dans le volume vendu, précède le sien. Que ce serait une bonne idée de faire un duo pour mettre de l'ordre dans cette chienlit ! Dommage qu'il n'ait pas regardé le catalogue Warner international, on aurait peut-être eu droit à un duo avec les Red Hot Chili Peppers.

 

8° Renaud s'est fait larguer (NdVF : les amarres / Homard / Et crustacé...). Certes. De là à, comme d'habitude, étaler ses petites émotions de quasi-cinquantenaires sans aucune retenue ou pudeur, il y a une marge. Dans son ensemble, l'album "Boucan D'Enfer" est gênant pour des raisons déjà évoquées ci-dessus. La vie privée est bien sûr la source d'inspiration principale d'un artiste, mais sans la mise en forme, sans un travail esthétique, ça tourne au déboutonnage public. Que, dans une époque où la télé-réalité est célébrée pour sa vertu éducative (en regardant "Loft Story", on apprendrait à vivre en société), pareil discours ne dérange pas grand monde, c'est un fait. Ce n'en est pas moins désolant. L'art ne consiste pas à juste déballer son petit moi (NdVF : mais à juste permettre à sa quéquette de trouver une issue et à montrer sa tête rubiconde entre deux boutons, de façon à ce que les petits pieds de sa vis-à-vis montent le long de ses jambes, prennent délicatement la bitte entre eux et entament un mouvement de va-et-vient qui durcit l'engin...), il s'agit surtout de le dépasser pour émarger à une expérience plurielle véritable (NdVF : de durcir le vit par ce mouvement de va-et-vient sans le faire cracher...).

 

9° C'est ce que fait Renaud, selon un certain aspect : la généralisation outrancière. Sa vision du relationnel femme-homme depuis sa rupture matrimoniale est désastreuse : "Un beau jour les filles se cassent / Et voilà...". Il me semble qu'on peut aller plus loin, s'interroger sur les erreurs faites qui incitent au départ de la personne aimée ; Renaud n'en fait rien. Il gémit son abandon, ne la traite pas de salope mais c'est tout comme, "et voilà...". Au su des considérations développées ci-dessus, on voit le danger : l'amateur de Renaud, à nouveau conquis par la simplicité de ses textes, peut s'y identifier et dire, pathétique, "je n'ouvre plus mon cœur qu'à mes potes, au bistrot / Et à mon bel amour qui me quitte bientôt". La cirrhose du foie a encore de beaux jours devant elle, et le sentimentalisme coronaire, aussi.

 

10° Outre que les femmes parfois partent, Renaud dresse un autre constat essentiel : les enfants grandissent. Sa fille a vingt-deux ans, "elle a vu le loup". Très bien, je suis content pour elle qu'elle n'ait pas cédé à l'injonction paternelle : "suce encore ton pouce, joue à la marelle". Pour juste commenter la seconde partie du vers, il me semble qu'il y a de plus agréables manières d'atteindre le paradis. Mais bien sûr, cela fout le boxon (ça y est, v'là qu'je m'mets à écrire à la Renaud, faut qu'j'arrête), cela brise les idéaux tout petits d'un père qui se voyait papa pour l'éternité. Le monde change, Renaud, il faut choisir entre le regarder en face sans geindre et rester au coin d'un bar à pleurnicher sur le bon vieux temps.

 

11° Le bon vieux temps, c'était celui d'une banlieue qu'il disait comprendre. Aujourd'hui, à l'en croire, ce n'est plus la même chose, on est bien loin de sa "Banlieue Rouge". On en a toujours été très loin. Ses chansons n'ont jamais chanté qu'une vision idéalisée de la "France d'en bas", sans rapport prégnant au réel. Que Renaud déclare ne pas aimer le rap dans les colonnes du "Monde" ne doit pas étonner, lui qui portait cheveux longs et veste en jeans au moment où La Souris Déglinguée et Bérurier Noir, chacun dans leur style, disaient le monde avec des cheveux courts et en mettant les coudes sur la table. Idéaliste post-hippie, Renaud ne comprend pas le verbe de la rue, du punk au rap. Il n'emploie que le verbe sociologiquement dominant à usage de la bonne conscience. Entre la canaille et la racaille, il y a une distance, celle d'une réalité vécue.

 

12° C'est que Renaud prétend à rendre le langage populaire au fil de ses albums mais ne parvient qu'à rendre une langue simplifiée. Une idée par chanson, le verbe clarifié, Le Petit Robert remplacé par le dictionnaire de rimes. Et bien sûr, un vocable de charretier disséminé avec parcimonie et accompagné d'un système d'élision destiné à faire rentrer le sens dans la métrique, au risque de le raboter. Exemple : "suis redev'nu poussière" ("Manhattan-Kaboul"), ou comment vider de toute puissance et de toute substance le langage biblique. Ce n'est pas ça que fait la langue de la rue. Je ne vais pas jouer au malin, étant moi-même romaniste de formation, mais il me semble que la langue de la rue part à la recherche d'une expressivité forte concrétisée entre autres par un jeu métaphorique ignoré par Renaud. Faire populaire, c'est être populiste ; on revient au reproche premier.

 

13° C'est l'éternel rapport simplifiant de Renaud à la réalité. Ainsi, la Corse dans "Corsic'Armes". خle dont l'histoire touche Renaud car il a "toujours aimé les Robin des bois / Les peuples insoumis". Certes, on y meurt, et y règne "la loi de l'Omertà", mais ça ne va pas plus loin le temps d'une chanson. Comme U2 et trop d'autres, Renaud fait de la chanson à message et fait rentrer au chausse-pied une situation complexe dans quatre couplets et un refrain. C'est dire si encore une fois il rabote. De mon côté, je n'ai pas la prétention de pouvoir faire mieux ; par contre, j'estime que, justement, une modestie et un réalisme minimaux exigent de garder le silence sur certains sujets dans le cadre de la chanson. Quand un Springsteen fait une chanson sociale, d'abord il ne prétend pas à la vision globale des tenants et aboutissants, ensuite il ne donne pas de leçon mais se cantonne à une juste description, et enfin il a un autre talent poétique que Renaud.

 

14° Renaud n'a jamais fait que des chansons pour dodeliner de la tête. Je me souviens, au début de l'adolescence dans mon petit village condruzien, comme ses chansons avaient un goût de soufre et m'incitaient à une certaine rébellion. Plus tard, j'ai goûté à plus fort, plus puissant (NdVF : Bérurier noir ?), et j'ai vu à quel point la rébellion façon Renaud est un pur ennui institutionnel et un parangon de la médiocrité artistique. Je trouve juste dommage que certains soient restés à ce degré de conscience. Et je trouve franchement regrettable que l'on mêle parfois Renaud à plus talentueux que lui dans un élan pro-bonne chanson française. Sans nul mépris, j'estime qu'il y a là un manque de jugement critique.

 

15° Mais il est vrai que la critique contre Renaud est malaisée. Il possède un tel crédit auprès d'une majorité d'amateurs que ceux-ci considèrent comme malvenue toute épine dans le pied bien sur terre de leur passion. Et Renaud lui-même ne se prive pas de retourner le compliment. C'est ainsi que "L'Entarté" se fait la tête de Bernard-Henri Lévy. Outre que c'est chose facile (un philosophe médiatique, c'est toujours amusant -- un peu comme Serge Tisseron du côté psychanalyse), Renaud se cantonne à une description biaisée, parlant de "la chemise blanche en décolleté" (déjà, une erreur de syntaxe, passons...) plutôt que des idées, se moquant de son échec cinématographique mais ne parlant jamais de son formidable "Bienvenue A Vitrolles". Soit dit en passant, c'est en procédant à telle simplification clichée qu'on obtient l'imbécillité politique ravageuse et irréfléchie, quelle que soit son extrême ou sa mollesse.

 

16° Mais se moquer de BHL ne suffit pas : il faut aussi célébrer la mémoire de François Mitterrand par l'évocation de son chien qui "n'a pas été autorisé dans la petite église de Jarnac" lors des funérailles de l'ancien président de la République (dixit un petit texte explicatif dans le livret). Sujet biaisé, mémoire fétide (Mitterrand représente la gauche penchant à droite mieux que quiconque), éternel attachement de Renaud à l'insignifiance ; "Baltique", nom de la chanson et du chien, est la version animalière d'un Renaud qui ne cesse de sembler s'attendrir (NdVF : ou "qui semble ne cesser de s'attendrir" ?) sur la "France d'en bas".

 

17° Celle-ci est à l'honneur dans "Mon Nain De Jardin" : un pauvre à qui on a dérobé la décoration de son "p'tit carré d'pelouse". Mais sous cet attendrissement, on entend l'ironie d'un trait forcé ("Si on m'demande une rançon pour lui / J'fil'rais deux mois d'mon RMI") : Renaud n'aime pas les gens. Renaud ne met aucun second degré dans ses grandes déclarations péremptoires mais en mine sa contemplation de la "France d'en bas". Une France qui pourrait bien être celle d'Amélie Poulain (NdVF : C'est la gueule d'Audrey Tautou qui ne vous revient pas, ou quoi ? Eh, les gars, cool !), qui se replie sur elle-même ("Je Vis Caché"), accepte l'autre tout en marquant bien la différence ("Petit Pédé") et vivote dans l'admiration de sa mythologie cultureuse ("Mon Bistrot Préféré"). Permettez qu'on lui préfère un monde ouvert, sans Renaud tricard, Renard finaud.

(par Didier Smal, in : Rif Raf, mensuel gratuit belge,N°83, septembre 2002)p
 
source:www.journalvachefolle.net

 
 

Renaud et la Pudeur
 

Dans la Vache folle n°22 -- décembre 2002 --, j'ai repiqué du musiczine RifRaf (mensuel gratuit belge) ce que Didier Smal pensait de Renaud, auteur, compositeur, chanteur… Le 25 février 2003, j'ai vu sur la RTBF le documentaire "Renaud, le rouge et le noir" -- réalisé par Eric Guéret et Didier Varrod --. Renaud y dit qu'il est anti-cons et qu'il y a des cons partout. C'est ce que je dis depuis longtemps, ajoutant que les cons ne disent pas que des conneries, que tout ce que fait et dit un con n'est pas toujours con. Renaud est-il un con ?… N'oublions pas que chacun d'entre nous est le con de quelqu'un… C'est dingue de se faire pénétrer à son insu… Renaud y parle aussi d'un thème qui m'est cher, celui du côté sombre de chaque homme. Reconnaissons nos contradictions. Soyons justes : n'exigeons pas des autres ce que nous ne pouvons faire nous-mêmes. Ne voyons pas le pire chez les autres.

 

Renaud fait partie de ma culture. J'aime sa combinaison humour, dérision, causticité, révolte, tendresse, sensibilité, sens de la narration d'histoires. Mais, à l'heure où je mesure de plus en plus la pudeur, la distance, me déplaît chez lui quelque chose que j'appelle de l'exhibitionnisme : Regardez-moi je suis amoureux, regardez-moi je suis fâché, je suis malheureux, je suis déprimé. Regardez mes potes, ils cachent leur tendresse derrière une façade de durs. Regardez mes origines. Regardez ma femme, regardez ma fille, ce sont les plus belles. Allons Renaud, personne ne va crier sur tous les toits le contraire à propos de sa femme et de ses enfants. Renaud franchit souvent la limite entre présentation de soi en tant qu'individu concret -- de chair, de sang, d'intelligence et d'émotion -- et apitoiement sur soi. Il se présente de plus en plus crûment, de moins en moins subtilement. Une régression au stade de l'adolescence ? Il s'adonne à l'esprit de clan, l'esprit d'appartenance : le blouson de cuir noir et clouté, le bandana rouge, le jean élimé, les cheveux longs, la moto, les loubards, l'argot, Paris, le bistrot, l'ouvriérisme du Nord… : un univers limité et idéalisé.

 

Renaud avoue qu'il est paranoïaque, qu'il imagine que quand deux types le regardent dans un bistrot c'est pour l'allumer. Que sa femme se sent prisonnière de son amour. C'est bien ce que je me dis, il doit être envahissant, étouffant, proche du chantage aux sentiments. J'ignore dans quelle mesure son esprit d'analyse critique -- incontestable -- lui permet de garder ses distances. Ce n'est peut-être pas "la vie" qui a éloigné de lui sa femme, mais sa possessivité, ou son manque de distance, ou son immobilisme… le moule dans lequel il a voulu la faire rentrer, le monde qu'il a inventé pour elle et lui, la vie qu'il a décidée pour elle. Comme disait la Vache folle -- que Renaud ne connaît sûrement pas, quel con ! quel ringard ! -- : s'apitoyer sur son sort est à éviter ; s'apitoyer sur son sort alors qu'on mérite celui-ci, alors qu'on en est responsable, alors qu'on récolte ce qu'on a semé, est à mépriser.

par Benny Thyrion in: la Vache folle, n°24, mars 2003.

 

Source:www.journalvachefolle.net
 

 Renaud