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Renaud

 

PS : DEBUT DE L4INTERWIEV

 

Par Eric Bureau -Le Parisien- 13 juillet 2019

 

RENAUD est-ce que vous avez deux minutes pour moi ? » « Non. » On insiste. « C'est pour parler de Bloodi et Pierre, vos collaborateurs et de l'album de Dave sur lequel vous travaillez ? » « OK. Quinze minutes. »

La discussion a duré le double lundi entre Avignon et L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse). Renaud, désormais âgé de 67 ans, était en confiance, chez des amis, entouré de ses deux assistants, Bloodi et Pierre, que nous venions rencontrer dans le cadre d'une série d'été sur les collaborateurs des stars. Mais deux surprises nous attendaient : Dave, dont l'auteur de « Mistral gagnant » produit l'album et a composé l'un des titres, et ce « ok ».

Renaud n'avait pas donné d'interview ni de nouvelles depuis deux ans. Après la Fête de l'Humanité, en septembre 2017, il est retourné dans l'ombre. Il faut dire que la lumière avait été très forte. Après le succès phénoménal de son album « Renaud » – numéro un des ventes en 2016, avec 772 000 exemplaires écoulés –, il a donné 120 concerts à guichets fermés pendant un an.

Ces deux dernières années ont été pour le moins contrastées. Face B, un nouveau combat avec l'alcool, deux cures de sevrage en 2018 et en janvier dernier la disparition de son frère aîné Thierry, à 69 ans, et de leur mère bien aimée, Solange, à 95 ans. Face A, Renaud a repris l'écriture et s'est attelé à un nouvel album. Il nous l'annonce avec bonheur. Il est presque fini et sortira cet automne. Ce 18e album studio, « Les Mômes et les enfants d'abord », réunira douze chansons sur l'enfance, dont onze écrites par lui. Son ami Thierry Geoffroy, Renan Luce, Romane Serda, Michaël Ohayon, Jacques Mahieux (décédé en 2016) y participent également.

Trente minutes incroyablement touchantes

Il est 18 heures, lundi, près de L'Isle-sur-la-Sorgue. Renaud, l'incurable timide et taiseux, le grand enfant, sensible au possible, donne de ses nouvelles à sa façon. Avec plus de silences que de mots. Avec sa voix caverneuse qu'il entretient en fumant clope sur clope. Avec ses « oui » à peine audibles. Trente minutes incroyablement touchantes, où son regard et son sourire s'illuminent deux fois, lorsqu'il parle de musique et de son fils Malone qui fête ses 13 ans ce dimanche et dont il s'est fait tatouer le portrait sur le mollet.

Description : Renaud et Dave, dans son domicile de L’Isle-sur-la-Sorgue./DR

Renaud et Dave, dans son domicile de L’Isle-sur-la-Sorgue./DR  

Comment allez-vous ?

RENAUD. Je me suis cassé en janvier les deux radius, les deux cubitus, les deux poignets. J'ai porté des attelles pendant deux mois, je ne pouvais plus rien faire, plus manger, plus signer un autographe. Mais ça va mieux. J'ai de la rééducation tous les matins. J'ai toujours eu envie de vivre, malgré ce que disent les journaux people, qui me voyaient mourant et annonçaient une cirrhose ravageuse, qui allait m'emporter dans les six mois, puis dans les trois jours. Ils ont inventé aussi une grève de la faim, n'importe quoi. Je n'ai jamais autant mangé de ma vie depuis six mois.

Et vous êtes à l'eau.

Oh oui, depuis six mois ! Ça, c'est un exploit. Je suis toujours entouré de copains qui boivent. Modérément, mais qui boivent. Mais moi je ne bois pas. Je suis au Bitter San Pellegrino.

Où en êtes-vous de votre album ?

Il va sortir cet automne. Il y a douze titres. Il est presque fini, on est au stade du mixage. Pour d'aucuns, il est émouvant. Moi, cela me fait juste plaisir. Il y a un peu d'humour. Il va en faire râler plus d'un.

Pourquoi ?

Parce qu'il y a plein de gros mots. Les enfants adorent les gros mots. Mais c'est plus un album sur l'enfance qu'un album pour enfants. J'ai écrit les textes et une musique. Je l'ai enregistré entre chez moi, Bruxelles et Paris. Il s'appellera « Les Mômes et les enfants d'abord ». Je suis impatient qu'il sorte. Pour voir les réactions. Il est très différent du précédent.

Votre voix est meilleure, paraît-il.

Oui, c'est vrai. Mais cela n'a jamais été un plaisir de chanter. Sauf sur scène. Je préfère écrire.

Deux albums en trois ans, pour vous c'est miraculeux.

Oui (il sourit). D'habitude, je mets dix ans entre deux albums !

C'est dû à quoi ?

C'est l'inspiration. Et l'envie. J'ai 67 ans, j'approche de 70 ans. J'ai intérêt à en profiter maintenant.

Vous avez envie de refaire une tournée après cet album ?

Pas pour l'instant. Même si ma précédente tournée m'a fait beaucoup de bien… Il y a quelques jours, je suis allé voir mon amiJean-Louis Aubertt à Vaisons-La-Romaine. Il y avait 4 000 personnes. Je suis arrivé par une porte dérobée, mais une fois dans la lumière, j'ai reçu une ovation du public debout, criant « Renaud, Renaud, Renaud ». Ça, ça me donne envie de tourner.

Sur Instagram, Jean-Louis Aubert a mis une photo de vous deux et a écrit : « Quel bonheur de retrouver mon frangin. Et de le retrouver en forme ! »

Tout le monde me le dit. Je vais finir par croire que c'est vrai ! Jean-Louis est d'une gentillesse ! Et quel artiste ! Tout seul avec sa guitare, il a mis le feu !

Qu'allez vous faire cet été ?

Des pétanques, pour remuscler mon poignet. Je vais aller voir mon ex-femme (NDLR : Dominique, la mère de sa grande fille Lolita, 38 ans) dans sa maison du Cap-Ferret et je verrai Romane Serdai, sa dernière femme dont il est divorcé depuis 2011) ce dimanche pour l'anniversaire de Malone (NDLR : leur fils). Je ne le vois pas beaucoup. On est loin. Il est à Paris et je suis de plus en plus ici. Il va avoir treize ans, il fait de la guitare, de la batterie et de la poterie, et très bien. Et puis les copains vont passer me voir : Bénabar, Grand Corps Malade, Dave qui habite tous près.

Vous produisez justement « Souviens toi d'aimer », le nouvel album de Dave, son premier album de chansons originales depuis treize ans (prévu pour le 13 septembre). Pourquoi ?

C'est un coup de cœur. Je l'ai vu en concert et il m'a épaté. Il n'avait pas de producteur, pas de maisons de disques, je l'ai produit financièrement et nous avons trouvé une maison de disques, une filiale de Warner. Je me suis impliqué, j'ai écrit un texte. Et il a un parolier de génie (NDLR : son compagnon Patrick Loiseau).

Vous auriez pu faire un duo ?

C'est vrai. Mais il a une voix tellement belle et moi tellement pourrie.

Il paraît que vous êtes fan d'Angèle !

Oui, j'aime beaucoup sa queue-de-cheval et son mouvement d'épaule quand elle danse. J'ai écout é l'album  surtout. Je ne voulais pas me contenter d'une chanson. Et c'est pas mal du tout. Elle a une belle voix  et des textes intéressants. J'adore aussi le dernier album de Gauvain Sers" Les oubliés", celui de Renana Luce… Mais on entend plein de merde aussi.

Ce sont vos assistants Pierre et Bloodi qui nous ont parlé d'Angèle. Que vous apportent-ils ? De l'amitié ?

Pas seulement. C'est une présence, puisque je suis toujours seul. « L'Epaule d'un copain », comme dit Gauvain Sers. Grâce à eux, je ne suis jamais seul.

Et la solitude, c'est ce qui vous pèse le plus ?

Oui.

Quel est le rôle de vos assistants ?

Ils ont plein de rôles. Chauffeurs, cuisiniers, gardes du corps, comptables… Ils ont une drôle de vie. Ce n'est pas facile, une semaine ici, une semaine dans leur famille. Ils viennent parfois avec leurs enfants et c'est très sympa. C'est la première fois que j'ai des assistants.

Renaud et ses deux assistants Bloodi (à gauche) et Pierre./DR  

Ils sont devenus indispensables ?

Oui. On est 24 heures sur 24 ensemble. Ils m'écoutent, me conseillent. Parfois même sur l'album. Ils me rassurent. Tout le temps

Vous avez encore besion d'être rassuré?

Oui. Je suis paranoïaque, mélancolique...

Aliors que vous êtes l'un des chanteurs préférés des français...

Ah bon !

 

Renaud