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		Ça devrait quand même 
		ne pas s’oublier, se fêter même ! 
		
		Et pourtant, je ne 
		ressens rien d’autre que le sentiment d’un travail en cours, bien fait 
		jusqu’à maintenant, mais qui doit se poursuivre et m’amener vers un 
		autre objectif, certes plus que fantaisiste mais qui maintenant est 
		connu de tous mes ami(e)s  
		qui sont invité(e)s à venir avec moi « Boire un petit pastis, le jour de 
		mes 100 ans ! »  
		
		En effet, c’est le 18 
		juin, jour de la Fête des Pères de l’an 2000, que j’ai trouvé en 
		rentrant de travail le matin à 
		6h00, cette Lettre du Fiston qui joua un rôle décisif dans le 
		déroulement des jours et années qui suivirent. 
		
		Ce fut le fameux 
		« Déclic » qui fait qu’un jour, l’évidence vous saute à la figure en 
		même temps que défilent les mots de cette lettre que vous êtes en train 
		de découvrir, vous vous dites : « Allez, ça suffit ! Oui, tu bois trop 
		et il est temps de le reconnaitre, de ne plus s’en cacher. Il est encore 
		temps pour toi, à la cinquantaine, 
		de choisir ta voie et de tout faire pour arrêter cette descente 
		certaine aux enfers ! » 
		
		Ce matin-là, je m’en 
		souviens encore,  malgré la 
		fatigue d’une nuit de travail, le sommeil fut long à venir, mais la 
		décision était prise. 
		
		Profitant que j’étais 
		justement en repos, à mon réveil, je pris le téléphone et rendez-vous 
		avec  l’assistance sociale de mon 
		travail en lui expliquant brièvement mon problème.  
		
		Le rendez-vous 
		se prit dans l’urgence comme la décision 
		qu’elle m’a alors suggéré : rentrer pour une cure
		 dans un Centre d’Alcoologie ! 
		
		Elle me proposa 
		alors, dans la foulée, de téléphoner « moi-même » au Centre Montperrin 
		d’alcoologi d’Aix/Provence    (- 
		C’est maintenant VOTRE décision, c’est VOUS qui devait l’assumer, me 
		dit-elle pour m’encourager) et, signe subliminal ( ?) il y avait des 
		places de libres pour le  
		début du mois de juillet (le lundi 10).   
		
		C’est O.K, parfait, 
		rendez-vous pris dans la foulée ! 
		
		Je ne vous 
		raconterais pas, dans les détails,  ces 
		deux mois de découvertes, car oui, 
		l’on découvre que le mal qui nous rongeait 
		n’était  ni une tare 
		ni un vice, ni une « mauvaise habitude » comme on le pense généralement, 
		mais bien une maladie dont on nous expliquât tout le mécanisme pour 
		justement bien et mieux la combattre.  
		
		J’y ai découvert des 
		« plus malades que moi » et y ai appris qu’on n’est jamais 
		«  un peu alcoolique » ( comme, « on n’est jamais  un peu 
		enceinte » disait à tous, l’infirmière qui me suivait) mais que du plus 
		touché au moins atteint, une seule solution  pour éviter la rechute 
		: l’abstinence totale de tout produit alcoolisé !  
		
		Et je me suis forgé, 
		au fil des jours,  ma « boîte à 
		outils » pour affronter l’après cure !   
		
		J’en suis sorti près 
		de 2 mois plus tard.  
		
		Pas guéri, on ne 
		guérit pas de la maladie alcoolique, mais débarrassé de l’addiction à 
		cette drogue dure.  
		
		Bon, je fumais 
		toujours malgré une énième tentative d’arrêt, mais je réservais ce 
		combat pour un autre moment (9 mois plus tard j’arrêtais également avec 
		succès cette fois le tabac)  
		
		20 ans après, 
		j’allais presque oublier la date, mais je m’aperçois que les détails 
		sont à jamais gravés sur le disque dur de mon cerveau et qu’il suffit 
		d’un évènement pour remettre la machine en route.  
		
		En est-il de même 
		pour l’envie du Premier verre  qui peut , à tout instant, même 20 
		ans après, vous faire rechuter ? Méfi ! 
		 
		
		Je ne vais pas dire 
		tous les bienfaits de cette abstinence.   
		    
		
		Je ne dirais pas non 
		plus que parfois, il m’arrive de « penser alcool » et que, malgré tous 
		ces ans, je reste vigilant quand l’occasion m’est donnée, de participer 
		à des fêtes ou des réunions quelque peu alcoolisées. Mais les mentalités 
		ont quand même bien changées au rapport à l’alcool dans notre société, 
		et lever un verre d’orangeade ou un jus de fruit n’est plus vu du même 
		œil  goguenard qu’il y a 20 ans !  
		
		Et aujourd’hui, Vingt 
		Ans Après, ni  gloire, 
		ni fierté mal placée, simplement 
		le bonheur tout simple d’une vie qui n’est plus esclave de 
		l’alcool.  Alors, je peux dire, et ça c’est une sacré récompense pour ce vingtième anniversaire : 
		
		
		                
		 « Merci fiston ! 
		
		Tu as changé ma vie »  
		 
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