Des fois j'ai envie…

         Didier Cavaro

  

Des fois j'ai envie d'écrire, alors j'écris, mais je sais pas toujours où poster. Je garde donc mes conneries au chaud et quand je le sens, je les balance.

" Amis, fans de Renaud, incollables sur la bête, intraitables sur les critiques, prêts à tuer pour l’idole, il me semble important de vous expliquer quelques petites ficelles techniques, qui vous permettront de briller en société. Société, qui je vous le rappelle au cas où vous l’auriez oublié, ne vous aura pas et ne vous aura jamais. Les autres oui, mais pas vous. Rebelles jusqu’au bout des tiags.

Je vous ai donc lus et relus, un petit peu étudiés aussi et j’ai essayé de comprendre comment à notre époque, on peut encore se promener en perfecto, santiag et bandana en braillant bien fort qu’on n’est pas comme les autres, qu’on en a dans la cafetière, pas comme ces moutons qui s’en vont par milliers patati, patata.

Ben si, les copains, c’est ça les moutons, faire comme les autres. C’est juste la race qui change, car comme les moutons de la vraie vie, (ceux qui vivent sur 4 pattes et qui s’en vont gaiement se faire becqueter par les loups la nuit) il existe chez les Hommes plusieurs formes de moutons, et se sentir appartenir ou singer une star, une personnalité, voire un chanteur, fait de vous, que vous le vouliez ou non, une race de mouton.

Quelques milliers de bandanas rouges dans une salle de concert, vous appelez ça comment, si ce n’est des moutons ?

 

Vous avez deux heures pour rendre les copies. Seulement, si copies il doit y avoir, sachez que je suis très à cheval sur l’orthographe.

(Malgrè que Didier ne soit pas  exempt de faire des fautes ! SVPat )

C’est pourquoi, mes chers amis, j’aimerais apporter quelques précisions, sur quelques mots souvent employés par le chanteur et que vous semblez vous approprier de bien mauvaise façon.

Tout d’abord, le mot poto, qui serait selon le chanteur l’argot de pote, argot lui-même de copain ou ami. Poto s’écrit donc poto, et non pas comme j’ai pu le lire chez un fan absolu : poteau. Poteau, c’est ce qu’on peut apercevoir le long des routes par exemple et qui permet de soutenir, les fils qui nous amène la fée électricité ou le téléphone à l’ancienne. La prochaine fois que vous citerez le chanteur et écrirez poto, faites-moi plaisir, écrivez-le convenablement.

A l’inverse, j’ai lu chez un autre fan, le mot ideos. Ben là, pas de bol, mais c’est exactement l’inverse que l’exemple du dessus. Idéaux s’écrit idéaux avec aux à la fin. C’est juste le pluriel de idéal et non une argotisation d’idéal aussi mais au pluriel.  

Et puis, qu’est-ce que c’est que cette habitude de dire que « Renaud fait des belles musique, et que la Ballade irlandaise c’est même une de ses meilleurs » ? Tant qu’à faire d’être fan autant lire aussi les livrets des albums, non ? Vous croyez pas ? Parce que lui, le chanteur, il le sait et il l’a même écrit que cette musique, ellen’ est pas de lui. C’est un traditionnel irlandais. Certes, la version qu’il en a faite est très très bien réussie. Il n’empêche que.


Ensuite, on l’a bien compris, vous êtes tous des frangins, des frangines. Très bien ! Vous appartenez donc à une communauté. Vous paraissez détester tout ce qui est fanatisme aveugle, religion et tout le cirque qui va avec, et pourtant à vous lire, votre dieu, car vous en avez un, est bien ce brave Renaud. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, jamais vous ne le remettez en cause. Vous avez certainement milité  pour la libération d’Ingrid Betancourt. L’auriez-vous fait de vous-même ? Vous êtes de farouches combattants de la cause animale et plus particulièrement de la corrida. J’en conviens, la corrida, n’est pas non plus ma tasse de thé, mais si votre idole, ne militait pas, militeriez-vous quand même ?

Vous aimez donc Renaud, sa façon de voir la vie, ses textes parfois acerbes, souvent sincères, toujours bien écrits. Vous l’aimez car, il dit tout haut ce que plein d’autres pensent tout bas. Il n’hésite pas à égratigner ce qui le chagrine ou l’offusque. Vous aimez Renaud, car, quelque part il a su garder son âme de Charlie, son esprit rebelle, son engagement, même s’il aime à rappeler qu’il a souvent été déçu par certains.

Et un jour, un chanteur peu connu du grand public, fan inconditionnel du chanteur, en entendant la dernière chanson de son artiste préféré s’est retrouvé un brin déçu. On lui avait promis une bombe et il n’a entendu qu’une chansonnette. Déçu, frustré mais pas amer, notre petit Romain Dudek puisque c’est de lui dont il s’agit, a pris sa guitare, un cahier et son stylo et en 20 minutes à torché une parodie que certains ont trouvé juste et rigolote et que d’autres, aveuglées par l’idolâtrie ont trouvé assassine. Le Dudek s’est donc retrouvé au milieu d’un mini buzz médiatique, insulté par beaucoup, voire menacé par d’autres. Le malheureux ! que n’avait-il pas fait avec cette vidéo sans prétention.

Alors messieurs et mesdames fan inconditionnels, relisez donc les chroniques de Renaud chez Charlie, repensez donc un peu à cet esprit Charlie que beaucoup se sont appropriés, mais que peu utilisent. Et si le cœur vous en dit, repensez-donc à cette phrase sortie tout droit d’une chanson de Renaud, qu’il n’a certainement pas écrit pour rien :

 

Y'en a qui vont jusqu’à flinguer, pour sauver leur auto-radio »….

Renaud